Ce qui nous garde en vie est un mystère, dans un sens. Quel est ce souffle, cette étincelle, qui nous anime et fait que malgré des coups durs dévastateurs, on opte quand même pour la vie? Est-ce la confiance, l’instinct de survie, la peur de la mort, le désir de ne pas nuire à ses proches? Peut-être un peu de tout ça, à des doses variables selon la personne qui vit le naufrage. Moi, j’ai l’impression d’être de nouveau sur le pont, prête à travailler.
Si je dois un jour découvrir qu’une grande part de ma douleur vient du fait que j’ai passé 33 ans « en dormance », à m’anasthésier moi-même, je vais devoir l’accepter. Trente-trois ans sans rien créer ou presque et à me trouver des raisons pour ne pas agir: les enfants, la vie de famille, la maladie de ma fille. J’ai préféré la sécurité – toute relative, je m’en rends compte maintenant – que me procurait la présence de mon ex compagnon à ma réalisation personnelle. Bien sûr, ça semblait moins forçant. Je n’avais pas à creuser trop profondément.
Mais bon, me voici devant un nouveau départ, les jambes et les mains tremblantes. L’amour de mes proches est comme un combustible. Je vais y ajouter l’énergie de mon travail créatif. Oui, le salut est dans le travail et le dépassement.
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confiance]
Entre déchirure et réconciliation 